this fire burning, it burns inside of me (leo)

L'âme ensevelie sous un manteau, Bonnie, elle s'est conduite à dévaler les pavés pour rejoindre le bar pour récolter quelques billets verts, la cigarette fumante sur le coin des lèvres, l'air fier masquant sa vie défaite. Elle rêvait toutes les nuits de son départ précipité, des cris qui avaient fusé, le verre pillé de son coeur qui s'était déversé dans ses veines pour mieux l'érafler. Comme si elle ne l'était déjà pas assez, parce que dans le fond Bonnie, jamais elle n'avait pu signifier son bonheur, cette chose incertaine qui lui semblait hors d'atteinte, ses jambes peinant à avancer, comme un frein mécanique à son propre bien. Elle s'enlisait dans les sables mouvants, enfonçant son sourire dans les méandre d'un masque luisant, le paraître affligeant de quelqu'un en souffrance. Bonnie, elle avait plus que l'arrogance pour tenir tête à son malheur qui gagnait du terrain dans sa conscience, pourrissant le moindre de ses souvenirs qui s'effondraient dans leurs propres cendres. Elle n'avait que sa maigre carcasse pour seule consistance, comme si en un coup de vent, elle s'écroulerait sur le bitume abrasant.

Elle vint finalement pousser la porte de l'antre de sa survie, trouvant le regard de Leo, son patron qui sans le savoir, avait réussi à panser bien de ses maux, se mettant en marche pour distribuer en masse les verres alcoolisés des clients accros à leur dose, ce rêve qu'ils venaient chercher pour s'oublier dans leurs défauts. Elle s'était rendue à une table, les bras chargés par la bière que ce groupe d'hommes consommaient jusqu'à étancher leur soif qui ne s'arrêtait pas, et une main vint tranquillement se réfugier sur la chute de reins de la belle qui fronça les sourcils, en proie au malaise.

- Enlève ta main.

Qu'elle cracha, le regard noir de mépris, déposant rapidement les verres sur la table en bois massif.

- Allez, ma jolie... Fais comme si t'aimais pas ça. J'peux t'attendre à la sortie si c'est pour te satisfaire.
- Je suis là moi aussi, si jamais tu préfères les plans à trois.

Et l'autre s'était mis à laisser sa main glisser le long de sa cuisse, déclenchant un vif orage dans son esprit en proie à la rage.

@leo hartwell